dimanche 28 août 2011

Christopher « Evil « Lee, de Dracula à Saroumane

Article publié par Homero Vladimir Arellano
Christopher Lee, à 89 ans n’a rien perdu de son magnétisme, son allure et sa voix continuent de hanter nombre de passionnés du septième art qui attendent avec impatience sa dernière prestation dans le dernier film de Peter Jackson The Hobbit : An Unexpected Journey.
Sa longévité cinématographique l’a fait entrer dans le Guinness Book des records en tant que vedette internationale vivante ayant à son actif les plus grand nombre de films et de productions télévisés. Pourtant c’est son interprétation de Dracula qui a marqué à jamais les esprits.
Né à Londres le 27 mai 1922, il fait ses débuts en 1947 sous contrat avec La Rank Organisation. Pendant des années, il multiplie les petits rôles et les apparitions au cinéma et au théâtre, notamment dans le rôle titre de Rumpelstiltskin, dans une adaptation des frères Grimm. Christopher Lee est un acteur complet, il est mime, escrimeur, polyglotte.
Il lui faut cependant une dizaine d’années avant d’atteindre la célébrité , en incarnant le Comte Dracula dans une version produite par la firme Hammer (maison mère de la série B d’horreur) et réalisée par Terence Fisher : Le cauchemar de Dracula (1958) .
Christopher Lee crée un Dracula différent de celui de ses prédécesseurs, plus sexy et ténébreux. Lee fait ressortir  le pouvoir de séduction du Comte, sa noblesse aussi bien que sa cruauté. Il devient ainsi une star du fantastique et des films d’horreur.
Vedette de la Hammer, souvent associé à Peter Cushing, il va jouer dans un grand nombre de films de terreur britanniques des années cinquante et soixante : Le Chien de Baskerville, la malédiction des Pharaons de Terence Fisher mais aussi dans des films allemands : Le Narcisse Jaune Intrigue Scotland Yard  de Akos Ràthonyl (1961) ou Italien : Le corps et le fouet de Mario Bava (1963).
Excellent acteur de composition, Christopher Lee peut aussi bien interpréter Raspoutine (Raspoutine le moine fou de Don Sharp, 1961) que Fu Manchu (Le Masque de Fu Manchu de Don Sharp, 1965)
En 1966 il incarne à nouveau le Comte Dracula dans Dracula Prince des ténèbres de Terence Fisher, puis dans Dracula et les femmes (Freddie Francis, 1968). 
Dans les années soixante dix, il multiplie les apparitions en « guest star » dans divers films tel Le Métro de la mort de Gary Sherman (1972). 
Il joue dans le film de Billy Wilder : La vie privée de Sherlock Holmes, avant de franchir une nouvelle étape de sa carrière en incarnant deux anti-héros mémorables : le comte de Rochefort dans Les Trois Mousquetaires de Richard Lester et surtout Lord Summerisle dans le singulier et méconnu The Wicker Man de Robin Hardy. Après avoir tourné son dernier Dracula, le médiocre Dracula vit toujours à Londres, il annonce qu’il ne veut plus tourner dans ce genre de films. 
Commence alors une très longue période durant laquelle Chistopher Lee tourne dans toute sortes de productions. Des films à gros budget (Il est le méchant dans un James Bond : L’homme au pistolet d’Or, (Guy Hamilton, 1974) à la science fiction de série Z (Destruction Planète Terre de John Hayes 1977) en passant par des films fantastiques (Une fille pour le diable, Peter Sykes 1975), des films d’art martiaux (Le cercle de Fer, Richard Moore 1978) et d’autres films de genre. 
Il tourne dans le monde entier et sa filmographie devient impressionnante. Mais sa carrière décline lentement. Il déclare souvent qu’il ne veut plus entendre parler de Dracula ou des films fantastiques, mais il ne parvient pas à renouer avec le succès.
Multipliant les films, il demeure un figure familière du cinéma bis mais de moins en moins prestigieuse. En 1983 il tourne à nouveau avec Peter Cushing et deux autres comédiens emblématiques de films de genre qui sont Vincent Price et John Carradine dans le film de Peter Walker : House of the long Shadows.
Alors qu’on croit sa carrière achevée, car il est le « has been «  des productions Eurociné (Dark Mission de Jess Franco, 1988), un réalisateur doué,  nostalgique des films de la Hammer, Tim Burton, lui rend hommage en lui donnant le rôle du juge dans le début de Sleepy Hollow (1999). Suite à ce coup de projecteur, Christopher Lee fait un retour remarqué en jouant dans deux épisodes de la nouvelle trilogie de Star Wars et surtout en interprétant Saroumane dans le film de Peter Jackson : Le Seigneur des Anneaux, rôle qui lui permet d’incarner un personnage dont la puissance mythologique parvient enfin à faire oublier Dracula. Il s’offre ainsi une fin de carrière  digne de son talent et de son extraordinaire filmographie.

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